L’histoire remonte à 1680 alors que les membres de cette famille sont tonneliers. À compter de 1748, celle-ci ajoute la production du vin à ses activités, puis se consacre uniquement à la vigne à partir de 1888.
De nos jours, le domaine compte 8 hectares de vignes (dont 1 hectare de grand cru) répartis en 24 parcelles sur 4 communes. Puisque l’on élabore environ 45,000 cols par année, on peut estimer le rendement moyen de leurs vignes à une quarantaines d’hectolitres à l’hectare, ce qui est très raisonnable. Le répertoire de la maison compte une quinzaine de cuvées principales, ainsi que quelques autres disponibles au domaine en petite quantité. Les installations de production ainsi que plusieurs de leurs vignobles se trouvent dans la vallée d’Andlau, laquelle bénéficie d’une grande variété géologique.
Pierre Wach (on prononce Var-g) a effectué son premier millésime en 2015, sous la supervision de son père Guy auquel il succède progressivement.
On privilégie la culture raisonnée au vignoble (présentement en conversion bio) et procède à des cuvaisons plus longues que la moyenne, soit de 35 à 60 jours, comparativement à la moyenne de 10 jours qui se fait habituellement ailleurs.
Pour la petite histoire, Pierre était venue accompagné de son amoureuse, Jessica Ouellet, une sommelière du Québec, qu’il avait rencontrée par hasard en 2013, en Nouvelle-Zélande. Celle-ci habite en Alsace depuis maintenant 3 ans et demi.
Le principal avantage de rencontrer des vignerons au restaurant est que cela permet de goûter leurs vins seuls, puis dans un second temps, accompagnés de nourriture. Cet exercice a permis de confirmer que les vins d’Alsace sont faits pour la table.
J’ai eu l’opportunité de goûter à 6 vins de leurs cuvées, soit 4 vins d’importation privée (Contact:
Agence Tanium) et 2 vins disponibles dans quelques succursales de la SAQ.
Avant de les commenter, j’ai préféré attendre l’arrivée à la SAQ de ces 2 derniers vins.
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De gauche à droite: Sylvaner Séduction 2017, Riesling Andlau 2017, Crémant d’Alsace brut 2015, Rieling grand Cru Kastelberg 2014, Pinot Noir Cuvée St-Hubert 2016, Pinot Noir Spleen 2017 |
Crémant d’Alsace brut 2015, France, 33$ (i.p.)
70% Chardonnay, 30% Pinot blanc; élevé 20 mois sur lattes; dosage à 6 g/l.
Robe jaune doré parsemé de reflets verts; beaux arômes de fleurs blanches et de pêche; bouche fruitée, légèrement mordante et doté d’une rafraîchissante amertume en finale; délicieux et mérite son prix.
Sylvaner Séduction, 2017, Alsace, France, 30$ (i.p.)
Élaboré avec les raisins de vignes centenaires (1915) qui poussent sur le versant nord du grand cru Moenchberg.
Teinte jaune très clair typique des vins de ce cépage, parfums délicats dans lequel on retrouve entre autres des notes d’agrumes et de mandarine; un vin léger dévoilant de fines saveurs, légèrement gras en milieu de bouche; équilibré et polyvalent à table.
Riesling Andlau, 2017, Alsace, France, 25,00$ (SAQ: voir ici)
Vin phare du domaine élaboré à l’aide de vignes poussant en contrebas du grand cru Wiebelberg. Il pourrait bientôt passer en appellation 1ier cru d’Alsace.
Robe jaune très clair; à l’olfactif on perçoit des notes de fruits exotiques et de lime; il s’avère des plus savoureux en bouche et développe un certain volume; un vin gastronomique (poissons, fruits de mer, coquillages, etc.), on peut le boire maintenant mais les plus patients mettront 2 ans au cellier.
Riesling Grand cru, Kastelberg, 2014, Alsace, France, 45,00$ (SAQ: voir ici)
Ce producteur possède 3 grands crus: Moenchberg, Wiebelsberg et Kastelberg. Ce dernier est plutôt rare car c’est le seul à posséder un terroir schisteux.
Couleur un peu plus soutenue que le précédent; il émane du verre des effluves de pêche, de mandarine et de caillou mouillé; la bouche est gourmande, subtilement grasse, et se termine sur une finale donnant une impression très saline; pourra se conserver jusqu’en 2029, si vous pouvez résister à la tentation.
Pinot Noir, Cuvée Saint-Hubert, 2016, Alsace, France, 33,00$ (i.p.)
Des 8 hectares que possède la maison, 0,5 hectare est en Pinot Noir.
Robe brillante rubis clair; jolis parfums fruités de fraise et de cassis; un vin léger et rafraîchissant, bien que plus nourri les vins de Pinot Noir alsaciens habituels; acidité bien dosée; la finale donne le goût d’en prendre un autre verre; très satisfaisant.
Pinot Noir, Spleen, 2017, Alsace, France, 44,00$ (i.p.)
S’il l’avait voulu, Pierre Wach aurait pu écrire
Vin nature sur la bouteille, ce vin en possédant tous les attributs. Autre détail intéressant: on a utilisé la cryoextraction lors de la vinification (utilisation de glace sèche pour refroidir les baies!). Le 2017 est le premier millésime de ce vin qui est un peu le bébé de Pierre.
Nul doute, il y a ici un bon filon à exploiter; la robe est un peu plus foncée que le Pinot Noir précédent; la framboise a remplacé la fraise dans les flaveurs et le cassis est toujours là; en bouche, le vin est plus rond et soyeux; les palais curieux ne regretteront pas d’y avoir goûté!